L'ours brun d'Europe
(ursus arctos arctos)

  1. Taille : 1,70 à 2,50 mètres

  2. Hauteur moyenne au garot : 90 à 110 cm

  3. Poids à la naissance : 300 à 500 grammes

  4. Hauteur moyenne debout : 3 mètres

  5. Poids à l'âge d'un an : 15 kg

  6. Poids de l'adulte : 120 à 280 Kg selon le sexe et les régions, avec des individus plus lourds (jusqu'à 700 Kg) dans certaines régions comme la Sibérie (Ours du Kamtchatka) par exemple.

  7. Couleur : brun, beige ou noir

  8. Sens : les sens les plus développés de l'Ours brun, sont l'ouïe et surtout l'odorat.

  9. Alimentation : fruits, miel, insectes, végétaux et viande. Bien qu'omnivore, l'ours est un opportuniste : il se nourrit de ce qui est le plus abondant dans la région où il vit.

  10. Durée de vie : 25 à 30 ans.


On estime à 250 000 le nombre d'ours bruns vivant à travers le monde, plus précisément entre le 30e et le 70e degré de latitude Nord.

Les 36 à 38 dents du plantigrade adulte sont adaptées à son régime omnivore. Avec ses canines, véritables crocs, il déchire la viande. Ses incisives lui servent à brouter l'herbe, sectionner tiges et racines ou racler les troncs de résineux. Ses griffes lui permettent de peigner les rameaux de myrtilles. Les végétaux constituent environ 80% de l'alimentation de l'ours brun, qu'il consomme sous la forme d'herbes, de fruits secs, des graminées et des baies. C'est un opportuniste qui recherche toujours les aliments disponibles les plus riches en calories et les plus faciles à obtenir. Au printemps, au sortir de l'hivernation, et parfois à l'automne, lorsque la saison ne lui a pas permis d'accumuler assez de protéines et de graisses pour passer l'hiver, l'Ours brun apprécie la nourriture carnée, à condition qu'elle ne soit pas trop difficile à attraper...



Selon leur situation géographique, le poids de l'ourse varie de 80 kg à 200 kg et celui des ours de 120 kg à plus de 500 kg. Les plus gros spécimens vivent dans les régions du globe où le saumon abonde. Les ours bruns ont une bosse au niveau du cou qui est leur principale réserve de graisse. Il existe dans le monde de nombreuses sous-espèces d'ours bruns.



Merci à www.Fanimaux.com pour les photos.

A la sortie de l'hivernation, au printemps, l'ours doit se nourrir. Il ne songe à la procréation qu'entre les mois de mai et juillet... L'ourse est sexuellement mâture dès l'âge de trois ans. L'Ours brun est un solitaire. Mâles et femelles ne se côtoient qu'au moment du rut, pendant deux à quatre semaines, parfois plus. Quand la population d'ours est suffisante, l'ourse peut avoir plusieurs partenaires, ce qui permet un brassage génétique.

Les petits naissent dans la tanière, entre le 15 janvier et la troisième semaine de février, pendant la période d'hivernage. Il y a un à trois oursons par portée qui sont nourris par les trois paires de mamelles pectorales et abdominales de la mère, toujours sur ses gardes. Les oursons passent leurs trois premiers mois d'existence avec leur mère dans la tanière et en sortent vers le mois d'avril. Rares sont les jeunes qui arrivent à l'âge adulte car la mortalité juvénile est très élevée, malgré la vigilance des mères. Il y a une forte mortalité chez les oursons qui sont victimes de malnutrition et de certains mâles adultes. Un mâle ne tue les oursons que s'il a décidé de séduire leur mère, et comme elle refuse l'accouplement tant qu'elle est suitée, l'ours se débarrasse des oursons-gêneurs, afin de persuader la femelle de lui accorder ses faveurs...







Jadis, l'ours était un animal très répandu. C'était bien avant que l'on mette sa fourrure à prix. Par la suite, il est devenu bête de cirque avec son anneau dans les narines et sa chaîne autour du cou. Le seul prédateur de l'ours adulte, c'est l'Homme.



Cas particulier de l'ours dans les Pyrénées

En France, on ne trouve plus d'ours, à part dans les Pyrénées où il vit entre 1 500 m et 1 700 m d'altitude, à proximité des lisières supérieures de la hêtraie sapinière. Il se régale de l'aubier des arbres, notamment celui des conifères, lacérant l'écorce à coups de griffes et de crocs. Il racle de ses puissantes incisives le bois secondaire et le liber, parties de l'arbre riches en sucres, acides aminés et protéines. De temps en temps, il s'offre une charogne ou un mouton provoquant ainsi la colère des bergers.

Présent dans toutes les forêts françaises au XII ème siècle, l'ours a été chassé vers les reliefs par la conquête du territoire par les hommes et les premières déforestations. Vers 1850, on pouvait encore trouver des ours bruns dans le Jura, le Vercors, les Alpes et sur toute la chaîne Pyrénéenne.


Déforestation, chasse, empoisonnements et dérangements ont aujourd'hui eu raison de tous les ours de notre pays, exceptés 6 individus. Devant ce déplorable constat, des associations comme le FIEP et ARTUS ont mis en place un programme de réintroduction qui a été effectif en 1996, et qui a permis de renforcer les populations locales.

3 ours ont été réintroduits à ce jour : Ziva, Melba et Pyros, tous trois provenant de Slovénie. Melba a été tuée par un chasseur en septembre 1997.

Comme tous les ans, les ours ont eu le droit en 2002 aux gros titres de certains journaux locaux et rarement en leur faveur. Pourtant, les derniers rapports sur la présence d'ours dans les Pyrénées sont à leur avantage ! Le bilan des indemnisations des dégâts causés par cet animal en 2002 a révélé que les ours « semblent s'être calmés en terme d'agressions sur les troupeaux. Au total, 48 dossiers ont été instruits. Seulement 30 d'entre eux ont été acceptés. 29 pour les Pyrénées-Atlantiques (dont un gros dossier en vallée d'Ossau) et 1 en Hautes-Pyrénées. Le total de bêtes à indemniser a été de 11 bovins (10 vaches et 1 veau), 39 ovins et 1 caprin pour un montant global d'indemnisation de 28.081,48 €. Comparativement, en 2001, 37 dossiers avaient été acceptés et ce ne sont pas moins de 218 ovins qui avaient été victimes du prédateur. »

Nous attendons avec impatience le bilan 2003 qui sera des plus passionnants, car si la chute des agressions se confirme, la polémique autour de la présence du prédateur sur le massif risque de changer réellement de physionomie.

Rappelons que sans de nouvelles réintroductions, la population Pyrénéenne n'est pas viable, à moyen terme...



Aujourd'hui, la population Ursine des Pyrénées semble se situer aux alentours de 15 individus, en prenant en compte les naissances constatées sur le versant espagnol en 2000 et 2002. La répartition est divisée en trois zones distinctes dont seule la plus occidentale comporte encore des individus de souche locale. La première zone est située à cheval entre les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées du coté français, Navarre et Aragon en Espagne. Une seule femelle y a été observée (Cannelle tuée en 2004 par un chasseur) et ce noyau a été rejoint par un individu issu de la réintroduction (Néré) venu du Val d'Aran. La deuxième zone est située à cheval entre les départements de la Haute Garonne, des Hautes Pyrénées et de l'Ariège du coté français, composée d'environ 7 individus (dont deux femelles), tous issus de la réintroduction. La troisième zone est située à cheval entre les départements de l'Aube des Pyrénées Orientales et de la haute Ariège, composée de deux individus : Boutxy et Kouki. L'intégration des ours réintroduits est telle qu'il n'est plus possible de différencier les différentes souches, les locaux ayant croisé la route des slovènes. L'adaptation semble parfaite (n'en déplaise à certains).

Au vu de ces résultats, on peut se demander très justement pourquoi l'ours est encore en danger dans nos montagnes... les moyens de protection des troupeaux ont fait leurs preuves, même s'ils restent améliorables, et la prédation est en baisse. Cela vient peut-être en parti du manque d'informations, des croyances anciennes... mais également de la désinformation réalisée par certains journalistes avides de premières pages et de politiques prêts à tout pour être sous les projecteurs. Faire accepter l'ours par les bergers et la population est une priorité.

Le bilan de ces réintroductions est positif, puisque les ours se sont parfaitement adaptés à leur nouvel environnement et qu'ils se reproduisent. La population ursine en France a été presque multipliée par trois depuis les premières réintroductions. Cependant, les craintes de monde pastoral et de certains élus locaux empêchent à ce jour de poursuivre le renforcement de ces populations d'ours, et ce malgré l'attachement des Français à cet animal.


Pour participer à la conservation des ours, soutenez l’association AVES France !